Désormais, les employeurs doivent informer les salariés de retour d’un arrêt de travail du nombre de jours de congés payés dont ils disposent et de la date limite pour les prendre. Des congés qui peuvent alors être reportés…
Pour se conformer au droit européen, le gouvernement a récemment modifié les règles de calcul des congés payés des salariés. En effet, ces derniers obtiennent désormais des jours de congés durant leurs arrêts de travail quelles qu’en soient la cause et la durée. Mais ce n’est pas tout ! Les jours de congés payés acquis par les salariés en arrêt de travail doivent maintenant faire l’objet d’une information spécifique de l’employeur et peuvent être reportés. Explications.
Les employeurs doivent dorénavant informer les salariés de retour d’un arrêt de travail du nombre de jours de congés payés dont ils disposent et de la date jusqu’à laquelle ils peuvent les prendre. Une information donnée par tout moyen permettant de s’assurer de sa date de réception par le salarié, notamment via le bulletin de paie.
Important : cette information doit être transmise au salarié dans le mois qui suit son retour dans l’entreprise.
Les salariés qui, en raison d’un arrêt de travail, ne sont pas en mesure de poser leurs congés payés avant la fin de la période de prise des congés (fixée en principe, du 1
Et attention, cette possibilité de report s’applique uniquement aux jours de congés payés acquis avant l’arrêt de travail du salarié. En effet, les congés acquis durant l’arrêt de travail ne sont pas concernés puisqu’ils peuvent, eux, être posés au cours de la période de prise des congés suivante.
Précision : un accord d’entreprise (ou d’établissement) ou, à défaut, une convention ou un accord de branche peuvent prévoir une durée de report des congés supérieure à 15 mois.
Une règle spécifique de report des congés payés est instaurée pour les salariés en arrêt de travail depuis au moins un an à la fin de la période d’acquisition des congés, dite « période de référence », qui s’étend, en principe, du 1
Si l’arrêt de travail du salarié se prolonge jusqu’au terme de la période de report de 15 mois, soit jusqu’au 31 août de l’année suivante, les congés payés sont alors définitivement perdus.
En revanche, lorsque le salarié revient dans l’entreprise avant la fin de la période de report des congés payés, cette période est suspendue. Et elle recommence à courir (pour sa durée restante) à compter de la date à laquelle l’employeur informe le salarié du nombre de congés payés dont il dispose.
Quant aux jours de congés payés acquis pendant l’arrêt de travail sur la période de référence précédente, ils peuvent aussi être reportés sur une période de 15 mois maximum. Et ce, à compter de l’information de l’employeur sur le nombre de congés dont dispose le salarié (cf. tableau ci-dessous).
À noter : là encore, un accord d’entreprise (ou d’établissement) ou, à défaut, une convention ou un accord de branche peuvent prévoir une durée de report des congés supérieure à 15 mois.
Exemple de report des congés payés selon la durée de l’arrêt de travail du salarié* | |||||
Durée de l’arrêt de travail du salarié | Congés payés pouvant être reportés | Période de report des congés payés | Date de retour du salarié dans l’entreprise | Date effective de début du report des congés payés | Date effective de la fin du report des congés payés |
Arrêt de travail de moins d’un an à compter du 1 |
Congés payés acquis du 1 qui n’ont pas pu être pris au 30 avril 2025 |
Dans les 15 mois suivant l’information de l’employeur | Le 15 avril 2025 + information de l’employeur le 30 avril 2025 |
Le 30 avril 2025 | Le 31 juillet 2026 |
Arrêt de travail de plus d’un an à compter du 1 |
Congés acquis pendant l’arrêt de travail du 1 |
Dans les 15 mois suivant l’information de l’employeur | Le 1 + information de l’employeur le 15 septembre 2026 |
Le 15 septembre 2026 | Le 15 décembre 2027 |
Congés acquis pendant l’arrêt de travail du 1 (soit sur l’intégralité de la période d’acquisition des congés payés) |
Dans les 15 mois suivant la fin de la période d’acquisition des congés payés, soit du 31 mai 2026 au 31 août 2027 | Le 1 + information de l’employeur le 15 septembre 2026 |
Le 15 septembre 2026 | Le 15 septembre 2027 (soit 12 mois de report) |
|
Après le 1 |
Les congés sont définitivement perdus | ||||
*Exemple donné pour une entreprise dans laquelle la période de référence d’acquisition des congés payés s’étend du 1 |
La nouvelle obligation d’information de l’employeur et le report des congés payés qui en découle, entrent en vigueur, de manière rétroactive, à compter du 1
– l’employeur peut remplir son obligation d’information auprès des salariés concernés en leur indiquant le nombre de jours de congés payés dont ils disposent à ce titre et la date jusqu’à laquelle ils peuvent les prendre. Ces congés pouvant être reportés sur une période de 15 mois maximum selon les règles précitées ;
– à défaut d’information de l’employeur, les salariés peuvent agir en justice, jusqu’au 23 avril 2026, pour réclamer leurs droits à congés payés à leur employeur actuel.
Précision : les salariés peuvent aussi agir en justice pour obtenir leurs droits à congés payés auprès de leurs anciens employeurs, mais uniquement, si cela est encore possible, dans les 3 ans qui suivent la rupture de leur contrat de travail avec ces derniers.
Art. 37, loi n° 2024-364 du 22 avril 2024, JO du 23
Les Echos Publishing 2024